Publié le 02/11/2018
L’injonction de payer est une procédure judiciaire qui vise à obliger votre débiteur à régler ses dettes.
En cas de créances impayées, vous pouvez tout d'abord entreprendre différentes démarches amiables pour obtenir les sommes d'argent qui vous sont dues : contacter votre interlocuteur, lui envoyer une lettre de relance ou une mise en demeure.
Selon les résultats d'une étude menée en 2022 par la Banque de France, les retards de paiement augmentent en moyenne de 25?% le risque de défaillance, et jusqu’à 40?% lorsque ces retards dépassent un mois.
Une tendance confirmée par une étude menée par Coface sur les retards de paiement en France en 2024 :
Si les démarches amiables n'aboutissent pas, l'injonction de payer peut constituer une solution. Cette procédure judiciaire simplifiée et accélérée vous permet d'obtenir un titre exécutoire : il s'agit d'un acte écrit pour obtenir le recouvrement forcé de votre créance.
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Vous pouvez entamer une procédure d'injonction de payer quel que soit le montant de votre créance. Toutefois, celle-ci doit obligatoirement être certaine, liquide et exigible. Cela signifie que :
De plus, votre créance doit résulter :
Bon à savoir : vous pouvez entreprendre une procédure simplifiée de recouvrement des petites créances, en lieu et place de l'injonction de payer, si la créance est inférieure à 5 000 €. Cette procédure est menée par un commissaire de justice
Vous devez compléter un formulaire Cerfa et le transmettre au tribunal compétent pour faire une demande d’injonction de payer. Vous pouvez réaliser cette démarche par vous-même ou en charger un mandataire.
En tant que professionnel, vous pouvez utiliser (2) :
Votre demande en injonction de payer vous permet notamment de présenter l'objet de votre demande, l'identité de la personne morale ou physique contre laquelle vous agissez, le motif de votre demande ou encore le montant de votre créance. Vous devez également joindre tous les justificatifs permettant de prouver l'existence de votre créance, tels que :
Votre requête en injonction de payer doit être transmise au tribunal compétent, à savoir :
Sauf exception, le tribunal compétent est celui dont dépend le siège social ou le domicile de votre débiteur. Vous pouvez déposer votre demande par vous-même ou la confier à un avocat ou à un commissaire de justice (anciennement huissier de justice).
Le juge du tribunal compétent prend sa décision à partir des seuls éléments fournis par le créancier : il n'y a pas d'audience et votre débiteur ne peut pas exposer ses arguments. La procédure comprend plusieurs étapes.
Le juge peut tout d'abord accepter votre requête : il va alors rendre une ordonnance portant injonction de payer pour l'intégralité de la créance demandée. Une copie de votre ordonnance vous est alors remise. Cette décision est à titre exécutoire : elle vous permet d'obtenir le recouvrement forcé auprès de votre débiteur.
Toutefois, deux autres cas de figure sont possibles. En effet, le juge peut :
En cas d'acceptation partielle ou totale de votre demande, un commissaire de justice doit informer votre débiteur de la décision de justice prise à son encontre, et ce dans les 6 mois suivant l'ordonnance d'injonction de payer. On parle d’acte de signification.
À cette occasion, le débiteur doit notamment être informé des informations suivantes :
Suite à la signification de l’injonction de payer, votre débiteur dispose d’un mois pour faire opposition auprès de la juridiction compétente, à savoir le tribunal de commerce ou judiciaire. Durant cette période, il n'a d'ailleurs pas l'obligation d'exécuter la décision de l'ordonnance, à savoir vous régler vos créances.
En cas d'opposition, les deux parties sont convoquées par le juge pour examiner la requête et tenter de trouver un accord. Le jugement pris par le tribunal de commerce ou judiciaire remplace alors l'ordonnance d'injonction de payer. Le créancier comme le débiteur peuvent une nouvelle fois contester le jugement :
À condition que votre débiteur ne conteste pas l'injonction de payer dans le délai d'un mois, vous pouvez demander un certificat d'absence d'opposition au greffe du tribunal via le formulaire Cerfa 12820 : ce document vous permet de faire exécuter l'ordonnance.
Si malgré tout vous ne parvenez pas à recouvrer votre créance auprès de votre débiteur, vous avez la possibilité de recourir à un commissaire de justice pour faire exécuter l'ordonnance : il pourra procéder à une saisie sur compte bancaire ou à une saisie de biens mobiliers par exemple.
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Oui, votre débiteur dispose d'un mois pour faire opposition à compter de la signification de l'ordonnance d'injonction. Dans ce cas, vous serez convoqué au tribunal en présence de l'autre partie afin que le juge examine la requête. Un nouveau jugement sera alors pris, se suppléant à l'ordonnance.
Bien qu'il soit préférable d'être accompagné par un expert, vous n'avez pas l'obligation de faire appel à un avocat pour faire une requête d'injonction de payer.
La situation est différente si votre débiteur fait opposition : un avocat est alors obligatoire si vos créances sont supérieures à 10 000 € afin d'être défendu devant la juridiction compétente.
Le coût de la requête en injonction de payer est :
En revanche, d'autres frais peuvent être à votre charge : les honoraires d'un avocat ou d'un commissaire de justice si vous faites appel à un tiers pour déposer votre requête, les frais de commissaire de justice pour signifier l'ordonnance d'injonction de payer ou encore les frais d'avocat en cas d'opposition du débiteur.
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Sources :
https://www.service-public.fr/
https://www.banque-france.fr/
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