Publié le 26/12/2023
Fruit d’une vie de labeur, le patrimoine professionnel brut des agriculteurs est souvent plus élevé que celui des artisans et les commerçants, avec un avoir peu liquide et de valeur très élevée : la terre. Plus les agriculteurs sont riches, plus la part du foncier est importante dans leur patrimoine professionnel.
Pour réaliser la transmission de son exploitation agricole, le cédant dispose de trois options principales, chacune soumise à ses propres règles.
La première est la transmission familiale : pour céder son exploitation à titre gratuit à un membre de sa famille (descendant, conjoint ou collatéral), il est notamment possible de réaliser une donation simple (dans la limite de 100 000 €), une donation entre époux ou encore une donation-partage. Il est cependant préférable que cette démarche soit réalisée avec l'accord de l'ensemble des héritiers.
Mais pour une transmission d’exploitation sur trois, aucun repreneur ne se déclare au sein de la famille.
Si l'exploitant fait ce choix, il est important qu'il soit accompagné dans ses démarches, notamment pour évaluer la valeur de son exploitation, trouver un repreneur et bénéficier de subventions.
L'agriculteur peut faire le choix de rester propriétaire de la ferme et de louer son exploitation à un tiers, notamment via un bail à ferme de 9 ans, un bail à long terme ou encore un métayage.
Transmettre son exploitation dans de bonnes conditions, c'est avant tout bien se préparer. Il est primordial de penser son projet bien en amont, de s'informer auprès d'interlocuteurs dédiés et de réaliser certaines démarches incontournables. À ce titre, les Chambres d'agriculture France préconisent de respecter un calendrier prévisionnel établi :
Pour trouver un repreneur, la principale solution pour l'exploitant consiste à s'inscrire sur le Répertoire Départ Installation. Géré par les Chambres d'agriculture départementales, ce site permet de mettre en relation les personnes souhaitant céder leur exploitation agricole et les candidats à l'installation. En plus d'assurer une large diffusion des annonces (plus de 1 800 consultations par offre), cette plateforme permet de bénéficier d'un accompagnement pour mener à bien la transmission de l'exploitation. Choix du mode de cession, modalités financières ou information sur les aides possibles : l’exploitant profite d’un suivi permanent, et ce, jusqu’à la conclusion de la transaction.
L'autre possibilité consiste à se rapprocher de la Safer de sa région. Chargé de chapeauter les installations agricoles, notamment pour assurer la transparence du marché foncier rural, cet organisme offre également différents services pour favoriser la transmission : fixation du prix de vente, diffusion de l'annonce, examen des candidatures et sélection du repreneur.
Enfin, l’agriculteur a la possibilité de trouver un acheteur « hors cadre familial » par lui-même. Cependant, l’accord trouvé pourra être annulé par la Safer car cette dernière dispose d’un droit de préemption et peut ainsi acheter des biens agricoles en priorité. Cette situation se produit généralement lorsque le prix de vente n’est pas conforme au marché ou que le repreneur prévoit un changement d’activité.
Que vous fassiez appel à la Safer ou non, vous êtes tenu de lui notifier votre volonté de transmettre. Contactez directement l’organisme, ou notifiez le notaire gérant la transaction.
L'agriculture étant un secteur clé de l'économie tricolore, plusieurs aides ont été mises en place pour soutenir le cédant et le repreneur d'une exploitation.
Le programme AITA, successeur du PIDIL (Programme pour l'Installation et le Développement des Initiatives Locales), gère les principales aides à la transmission et à l'installation (dont les conditions varient selon les régions).
En France métropolitaine, toute personne souhaitant créer ou reprendre une exploitation agricole doit de préférence obtenir la Capacité Professionnelle Agricole (CPA) pour pouvoir exploiter le foncier. En effet, un bail ou un titre de propriété foncière n'est pas suffisant : l'obtention d’une autorisation d’exploiter sera nécessaire avant d’entamer une activité agricole sur des terres et elle s’obtiendra d’autant plus facilement si vous possédez la capacité agricole.
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Sources :
Chambres d’agriculture France
Service Public
Safer