Publié le 03/07/2025
Maladie reconnue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le burn-out désigne un état d’épuisement professionnel résultant d’un surmenage. Le phénomène affecte l’ensemble des actifs, y compris les non-salariés même si les études les concernant restent rares. En juin 2025, lors d'une enquête BPI France un dirigeant de TPE/PME/ETI français sur trois évoquait une mauvaise forme psychologique. Selon une étude également menée cette année par le cabinet de recrutement de cadres LHH Iceco, en France, sur les 550 chefs d’entreprise ou membres de comex interrogés en France, 66 % se disent en état d’épuisement professionnel. C’est 26 points de plus qu’en 2023.
Le risque de burn-out chez les chefs d'entreprises est une réalité souvent ignorée. C'est encore un sujet tabou alors que ces derniers sont particulièrement exposés en raison de leur forte implication personnelle et de l'importante charge de travail qu'ils s'imposent.
Un chef d'entreprise, en tant que pilier de son entreprise, a tendance à assumer une multitude de rôles, de l'administratif au commercial, ce qui peut mener à un épuisement professionnel. Seul pilote de son entreprise, l'entrepreneur - quelle que soit la taille de sa société - doit maintenir fermement la barre de son activité en dépit des aléas : la pérennité de son entreprise et sa rémunération sont directement en jeu.
De plus, la peur de l'échec et le syndrome de l'imposteur peuvent aggraver leur niveau de stress. La pression de réussir, couplée à un sentiment d'insuffisance, peut engendrer une angoisse constante.
Enfin, l'isolement est un autre facteur de risque important. Les entrepreneurs ont souvent du mal à déléguer et à se détacher de leur travail, ce qui peut les conduire à négliger leur bien-être et leur santé mentale.
C’est cette « interdiction de flancher » qui expose les professions libérales, commerçants et autres entrepreneurs au risque de burn-out. Plus encore que les salariés, ils ont tendance à repousser leurs limites, en dépit des signes annonciateurs d’une défaillance psychologique.
Les manifestations d’un début de burn-out sont assez bien documentées depuis plusieurs années. Elles semblent communes à tous les travailleurs, indépendamment de leur statut.
Le burn-out ne doit pas être confondu avec la dépression. Alors que celle-ci affecte l’ensemble des aspects de la vie d’un individu, le burn-out survient dans la sphère professionnelle.
Les manifestations psychologiques :
Les signes comportementaux :
Les symptômes physiques :
D’autres signes peuvent apparaître et se conjuguer entre eux. Tous concourent à un manque d’entrain et un sentiment de « ras-le-bol ». Comme pour toutes les maladies, et en particulier les pathologies psychologiques, la prévention reste la meilleure des protections.
Du fait de leur statut spécifique, les indépendants font face à des risques eux mêmes spécifiques.
En cas d’arrêt maladie pour burn-out prescrit par un médecin, l’Assurance maladie accorde des indemnités journalières. Celles-ci ne couvrent cependant pas la totalité de la rémunération d’un indépendant. C’est la raison pour laquelle beaucoup d’entre eux hésitent à se faire arrêter.
L’assurance prévoyance des professionnels permet de compenser, selon le contrat souscrit, une plus large partie de la baisse de revenus afin de maintenir le niveau de vie du souscripteur et de sa famille.
Elle ouvre par ailleurs à des garanties supplémentaires comme une rente en cas d’invalidité ainsi qu’une rente et un capital pour les proches en cas de décès.
Les dirigeants majoritaires des SARL peuvent également souscrire une assurance Gérant Majoritaire.
La verbalisation de son mal-être est une étape essentielle. Il permet de prendre conscience de ses difficultés et d'exprimer le désir de trouver une solution. Confier son stress et ses problèmes à un ami, un membre de sa famille ou à un proche collaborateur peut parfois suffire à mettre en place un protocole salvateur.
Exprimer ses difficultés auprès d’un client de confiance constitue aussi un moyen de réduire la pression, en s’accordant sur un nouvel échéancier par exemple.
En cas de symptômes d’un burn-out, le médecin traitant a la possibilité de proposer un traitement permettant de réduire le stress ou de retrouver le sommeil.
Il pourra, le cas échéant, prescrire un arrêt de travail ou orienter son patient vers un psychologue.
Depuis 2022, en cas de souffrance psychique d’intensité légère à modérée, le dispositif Mon soutien psy assure le remboursement de séances chez un psychologue. Un décret publié en mai 2025 a augmenté le nombre de séances remboursées de 8 à 12. Dans le cas d’un burn-out nécessitant un traitement médical, certaines complémentaires santé remboursent en outre à 100 % les consultations chez un psychiatre.
Il existe un certain nombre de ressources accessibles aux indépendants en détresse. Parmi elles :
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