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Arrêt maladie chef d'entreprise

Arrêt maladie : vos démarches et votre indemnisation en tant que dirigeant

Tout comme les salariés, les chefs d’entreprise cotisent pour leur couverture sociale. En contrepartie du versement des cotisations obligatoires, ils bénéficient d'une protection en cas d’arrêt de travail pour maladie (sous certaines conditions). Découvrez les démarches à entreprendre pour bénéficier d’indemnités journalières et le montant de votre indemnisation, que vous soyez dirigeant assimilé salarié ou non.

Est-ce qu'un patron peut se mettre en arrêt maladie ?

En France, tout travailleur a le droit de faire un arrêt maladie, y compris les chefs d'entreprise qu'ils soient :

Assimilés salariés

  • Gérants minoritaires de SARL.
  • Présidents de SA.
  • Présidents de SAS.
  • Dirigeants de SASU.

Cela signifie qu'ils sont rattachés au régime général de la Sécurité Sociale, à l'exception de l'assurance chômage.

Dirigeant non-salariés

  • Artisans et commerçants.
  • Micro-entrepreneurs.
  • Professionnels libéraux.
  • Entrepreneurs individuels.
  • Gérants et associés de SNC et EURL.
  • Gérants majoritaires de SARL.

L'arrêt maladie du gérant ou dirigeant non salarié

Depuis le 1er janvier 2020, les chefs d'entreprises non-salariés sont affiliés à la Sécurité sociale des indépendants (SSI). Cette protection sociale des indépendants, auparavant gérée par le Régime social des indépendants (RSI), a été intégrée au régime général de la Sécurité sociale.

Le régime général de la Sécurité sociale et le régime de la Sécurité sociale des indépendants sont très proches. Mais, la SSI offre une protection moindre en cas d’accident du travail et d’invalidité. C'est pourquoi, il est vivement recommandé aux travailleurs non-salariés (TNS) de compléter leur protection avec une assurance prévoyance professionnelle.

Quelles sont les démarches pour obtenir un arrêt maladie en tant que chef d'entreprise ?

Combien de temps a-t-on pour envoyer un avis d'arrêt de travail ?

En tant que dirigeant, vous devez tout d'abord informer votre CPAM (Caisse primaire d’Assurance maladie) de votre arrêt maladie dans les 48 heures.

Où envoyer un arrêt de travail à la CPAM ?

La transmission de votre arrêt maladie à la CPAM de votre département peut s'effectuer de deux manières. La plus simple reste la télétransmission directe par votre médecin via votre carte Vitale. Dans ce cas, vous n'avez aucune démarche à faire.

Si votre médecin vous remet un formulaire papier, envoyez-le par courrier postal à l'adresse de votre CPAM, facilement trouvable sur votre carte Vitale ou sur le site ameli.fr.

Pour un traitement rapide de votre dossier, privilégiez l'envoi en lettre recommandée avec accusé de réception. Un dépôt physique dans une agence CPAM de votre département reste également possible si vous ne pouvez pas utiliser la voie postale.

Quel volet envoyer à la CPAM ?

La transmission de votre arrêt de travail est indispensable pour pouvoir être indemnisé par l’Assurance maladie. Deux cas de figure sont possibles :

  • si votre médecin vous a remis un arrêt de travail comportant 3 feuillets, vous devez compléter les volets 1 et 2, avant de les transmettre à votre CPAM ;
  • si votre médecin ne vous a remis que le volet 3 de l'arrêt de travail, vous n'avez rien à envoyer : les volets 1 et 2 ont déjà été transmis par voie électronique.

NOUVEAU. A compter du 1er juillet 2025, un nouveau formulaire papier sécurisé pour les arrêts maladie devient obligatoire. Pour lutter contre les fraudes aux faux arrêts de travail, ce formulaire CERFA est désormais l'unique document papier pour tout envoi d'avis d'arrêt de travail (ATT). 

Après une période de tolérance pendant l'été, dès le 1er septembre 2025, tout formulaire d’avis d’arrêt de travail papier non sécurisé (y compris les scans et les photocopies) sera rejeté par l’Assurance maladie, qui rappelle que l'ATT dématérialisé reste le moyen le plus sûr et le plus pratique pour transmettre son arrêt maladie

Quelles sont les indemnités journalières pour un chef d'entreprise en arrêt maladie ?

L’indemnisation du dirigeant en cas d’arrêt maladie

Tout comme les salariés, les chefs d’entreprise peuvent bénéficier d’indemnités journalières (IJ) durant leur arrêt maladie. Pour cela, une condition principale est toutefois à respecter selon votre situation :

  • si vous êtes dirigeant assimilé salarié, vous devez avoir suffisamment cotisé au cours des 3 ou 6 mois précédents l’arrêt de travail(1) ;
  • si vous êtes dirigeant non-salarié, vous devez être affilié depuis au moins 12 mois à la Sécurité sociale des indépendants.

Les indemnités journalières du dirigeant assimilé salarié

Les dirigeants assimilés salariés bénéficient de la même protection sociale que les salariés (à l’exception du chômage).

Pour bénéficier des indemnités journalières en cas d'arrêt maladie, il est nécessaire que ces dirigeants aient cotisé sur un salaire au moins égal à 1.015 fois le montant du Smic horaire au cours des 6 mois précédant l'arrêt de travail. Des conditions spécifiques s'appliquent ensuite si l'arrêt se prolonge au-delà de 6 mois.

Sous certaines conditions, vous pouvez bénéficier d'indemnités journalières correspondant à 50 % de votre salaire journalier de base, dans la limite de 52,28 € bruts par jour (montant maximum en 2024). Elles sont versées par la Sécurité sociale aux conditions suivantes :

  • après un délai de carence de 3 jours ;
  • dans la limite de 12 mois par période de 3 ans consécutifs.

Bon à savoir : cette indemnisation est calculée à partir du revenu professionnel déclaré. Si vous ne vous versez pas ou peu de rémunération, vous ne pourrez pas en bénéficier.

Vous pouvez aussi profiter d’une indemnité complémentaire à la charge de l’entreprise. Sa durée et son versement dépendent de votre ancienneté au sein de la société. Votre indemnisation globale (indemnités de la Sécurité sociale + indemnités de l’entreprise) doit correspondre à :

  • 90 % de votre rémunération brute pendant la première moitié d’indemnisation ;
  • 66,66 % de votre rémunération brute pendant la seconde moitié d’indemnisation.

La durée totale d’indemnisation variant selon l’ancienneté au sein de l’entreprise, comme vous pouvez le constater dans le tableau ci-dessous.

Ancienneté

Indemnisation
à 90 %

Indemnisation
à 66,66 %

Durée
d'indemnisation

De 1 à 5 ans

30 jours

30 jours

60 jours

De 6 à 10 ans

40 jours

40 jours

80 jours

De 11 à 15 ans

50 jours

50 jours

100 jours

De 16 à 20 ans

60 jours

60 jours

120 jours

De 21 à 25 ans

70 jours

70 jours

140 jours

De 26 à 30 ans

80 jours

80 jours

160 jours

31 ans et plus

90 jours

90 jours

180 jours

Lecture : l’indemnisation totale d’un salarié ayant 3 ans d’ancienneté correspond à 90 % de sa rémunération brute pendant 30 jours, puis 66,66 % pendant 30 jours, soit une durée totale de 60 jours.

L’indemnisation des chefs d’entreprise non-salariés

Vous n'êtes pas assimilé salarié ? Votre indemnité journalière correspond à 1/730e de votre revenu d'activité annuel moyen (Raam), sur la moyenne de vos revenus cotisés des 3 années civiles précédant la date de votre arrêt de travail. Les revenus pris en compte le sont dans la limite d'un PASS (Plafond annuel de la Sécurité sociale), soit 47 100 € au 1er janvier 2025.

Les indemnités journalières du dirigeant non-salarié :

  • sont versées par votre CPAM ;
  • sont au maximum de 64,52 € bruts par jour, soit 1/730e d'un PASS ;
  • sont dues à compter du 4e jour d’arrêt de travail.

Bon à savoir : pour les professions libérales rattachées à la CNAVPL (Caisse nationale d'assurance vieillesse des professions libérales), les indemnités journalières sont versées dès le 4e jour d’arrêt et jusqu’au 90e jour (minimum = 25,81 €, maximum = 193,56 € bruts par jour en 2025).

Combien de jours de carence pour un arrêt de travail ?

Le délai de carence varie selon votre statut professionnel. Un dirigeant assimilé salarié attend trois jours avant de percevoir ses premières indemnités. Cette période démarre dès le premier jour de l'arrêt prescrit par le médecin.

La situation diffère pour les artisans et commerçants non-salariés. Ces professionnels font face à un délai initial de trois jours également, sauf lors d'une hospitalisation où l'indemnisation débute immédiatement.

Des exceptions s'appliquent dans certains cas particuliers. Une affection longue durée (ALD) ou une fausse couche suppriment cette période d'attente. Un arrêt de prolongation permet aussi une prise en charge sans nouveau délai, à condition que la reprise d'activité n'excède pas 48 heures entre deux prescriptions médicales.

L’assurance prévoyance : une protection complémentaire pour le dirigeant

En cas d’arrêt maladie ou de travail, l’indemnisation versée par le régime obligatoire n’est pas suffisante pour compenser la perte de revenus du dirigeant, qu’il soit assimilé salarié ou non. Elle ne représente au mieux que la moitié de sa rémunération habituelle.

C'est tout l'intérêt d'une prévoyance individuelle : vous verser des indemnités journalières complémentaires pour vous permettre de maintenir votre niveau de vie durant l’arrêt de votre activité.

L'assurance prévoyance est d'autant plus intéressante qu'elle vous permet d'être couvert contre d'autres risques. Selon les contrats, elle peut notamment prévoir le versement :

  • d'une rente en cas d'invalidité ;
  • d'un capital pour vos proches en cas de décès ;
  • d'une rente conjoint ou éducation en cas de décès.

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