Publié le 03/07/2025
En France, tout travailleur a le droit de faire un arrêt maladie, y compris les chefs d'entreprise qu'ils soient :
Cela signifie qu'ils sont rattachés au régime général de la Sécurité Sociale, à l'exception de l'assurance chômage.
Depuis le 1er janvier 2020, les chefs d'entreprises non-salariés sont affiliés à la Sécurité sociale des indépendants (SSI). Cette protection sociale des indépendants, auparavant gérée par le Régime social des indépendants (RSI), a été intégrée au régime général de la Sécurité sociale.
Le régime général de la Sécurité sociale et le régime de la Sécurité sociale des indépendants sont très proches. Mais, la SSI offre une protection moindre en cas d’accident du travail et d’invalidité. C'est pourquoi, il est vivement recommandé aux travailleurs non-salariés (TNS) de compléter leur protection avec une assurance prévoyance professionnelle.
En tant que dirigeant, vous devez tout d'abord informer votre CPAM (Caisse primaire d’Assurance maladie) de votre arrêt maladie dans les 48 heures.
La transmission de votre arrêt maladie à la CPAM de votre département peut s'effectuer de deux manières. La plus simple reste la télétransmission directe par votre médecin via votre carte Vitale. Dans ce cas, vous n'avez aucune démarche à faire.
Si votre médecin vous remet un formulaire papier, envoyez-le par courrier postal à l'adresse de votre CPAM, facilement trouvable sur votre carte Vitale ou sur le site ameli.fr.
Pour un traitement rapide de votre dossier, privilégiez l'envoi en lettre recommandée avec accusé de réception. Un dépôt physique dans une agence CPAM de votre département reste également possible si vous ne pouvez pas utiliser la voie postale.
La transmission de votre arrêt de travail est indispensable pour pouvoir être indemnisé par l’Assurance maladie. Deux cas de figure sont possibles :
NOUVEAU. A compter du 1er juillet 2025, un nouveau formulaire papier sécurisé pour les arrêts maladie devient obligatoire. Pour lutter contre les fraudes aux faux arrêts de travail, ce formulaire CERFA est désormais l'unique document papier pour tout envoi d'avis d'arrêt de travail (ATT).
Après une période de tolérance pendant l'été, dès le 1er septembre 2025, tout formulaire d’avis d’arrêt de travail papier non sécurisé (y compris les scans et les photocopies) sera rejeté par l’Assurance maladie, qui rappelle que l'ATT dématérialisé reste le moyen le plus sûr et le plus pratique pour transmettre son arrêt maladie.
Tout comme les salariés, les chefs d’entreprise peuvent bénéficier d’indemnités journalières (IJ) durant leur arrêt maladie. Pour cela, une condition principale est toutefois à respecter selon votre situation :
Les dirigeants assimilés salariés bénéficient de la même protection sociale que les salariés (à l’exception du chômage).
Pour bénéficier des indemnités journalières en cas d'arrêt maladie, il est nécessaire que ces dirigeants aient cotisé sur un salaire au moins égal à 1.015 fois le montant du Smic horaire au cours des 6 mois précédant l'arrêt de travail. Des conditions spécifiques s'appliquent ensuite si l'arrêt se prolonge au-delà de 6 mois.
Sous certaines conditions, vous pouvez bénéficier d'indemnités journalières correspondant à 50 % de votre salaire journalier de base, dans la limite de 52,28 € bruts par jour (montant maximum en 2024). Elles sont versées par la Sécurité sociale aux conditions suivantes :
Bon à savoir : cette indemnisation est calculée à partir du revenu professionnel déclaré. Si vous ne vous versez pas ou peu de rémunération, vous ne pourrez pas en bénéficier.
Vous pouvez aussi profiter d’une indemnité complémentaire à la charge de l’entreprise. Sa durée et son versement dépendent de votre ancienneté au sein de la société. Votre indemnisation globale (indemnités de la Sécurité sociale + indemnités de l’entreprise) doit correspondre à :
La durée totale d’indemnisation variant selon l’ancienneté au sein de l’entreprise, comme vous pouvez le constater dans le tableau ci-dessous.
Ancienneté |
Indemnisation |
Indemnisation |
Durée |
---|---|---|---|
De 1 à 5 ans |
30 jours |
30 jours |
60 jours |
De 6 à 10 ans |
40 jours |
40 jours |
80 jours |
De 11 à 15 ans |
50 jours |
50 jours |
100 jours |
De 16 à 20 ans |
60 jours |
60 jours |
120 jours |
De 21 à 25 ans |
70 jours |
70 jours |
140 jours |
De 26 à 30 ans |
80 jours |
80 jours |
160 jours |
31 ans et plus |
90 jours |
90 jours |
180 jours |
Lecture : l’indemnisation totale d’un salarié ayant 3 ans d’ancienneté correspond à 90 % de sa rémunération brute pendant 30 jours, puis 66,66 % pendant 30 jours, soit une durée totale de 60 jours.
Vous n'êtes pas assimilé salarié ? Votre indemnité journalière correspond à 1/730e de votre revenu d'activité annuel moyen (Raam), sur la moyenne de vos revenus cotisés des 3 années civiles précédant la date de votre arrêt de travail. Les revenus pris en compte le sont dans la limite d'un PASS (Plafond annuel de la Sécurité sociale), soit 47 100 € au 1er janvier 2025.
Les indemnités journalières du dirigeant non-salarié :
Bon à savoir : pour les professions libérales rattachées à la CNAVPL (Caisse nationale d'assurance vieillesse des professions libérales), les indemnités journalières sont versées dès le 4e jour d’arrêt et jusqu’au 90e jour (minimum = 25,81 €, maximum = 193,56 € bruts par jour en 2025).
Le délai de carence varie selon votre statut professionnel. Un dirigeant assimilé salarié attend trois jours avant de percevoir ses premières indemnités. Cette période démarre dès le premier jour de l'arrêt prescrit par le médecin.
La situation diffère pour les artisans et commerçants non-salariés. Ces professionnels font face à un délai initial de trois jours également, sauf lors d'une hospitalisation où l'indemnisation débute immédiatement.
Des exceptions s'appliquent dans certains cas particuliers. Une affection longue durée (ALD) ou une fausse couche suppriment cette période d'attente. Un arrêt de prolongation permet aussi une prise en charge sans nouveau délai, à condition que la reprise d'activité n'excède pas 48 heures entre deux prescriptions médicales.
En cas d’arrêt maladie ou de travail, l’indemnisation versée par le régime obligatoire n’est pas suffisante pour compenser la perte de revenus du dirigeant, qu’il soit assimilé salarié ou non. Elle ne représente au mieux que la moitié de sa rémunération habituelle.
C'est tout l'intérêt d'une prévoyance individuelle : vous verser des indemnités journalières complémentaires pour vous permettre de maintenir votre niveau de vie durant l’arrêt de votre activité.
L'assurance prévoyance est d'autant plus intéressante qu'elle vous permet d'être couvert contre d'autres risques. Selon les contrats, elle peut notamment prévoir le versement :
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Personne n'est à l'abri de tomber malade et d'avoir besoin d'un arrêt de travail. En France, tous les travailleurs bénéficient d'une protection sociale en fonction de leur régime d'affiliation Les freelances, c'est-à-dire les travailleurs indépendants non salariés (TNS), n'ont pas les mêmes garanties que les salariés.