Publié le 28/05/2025
L'infarctus du myocarde, communément appelé « crise cardiaque », se produit lorsqu'une artère coronaire se bouche soudainement, interrompant l'apport en oxygène au cœur. Cette obstruction est souvent causée par la rupture d'une plaque d'athérome qui se compose de cholestérol et d’autres substances grasses. La formation d'un caillot sanguin se produit, ce qui entraîne la mort des cellules cardiaques privées d'oxygène.
On le sait peu : les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes. Chaque jour en France, 200 femmes décèdent d’une maladie cardiovasculaire. Depuis 2002, les hospitalisations suite à un infarctus du myocarde chez les femmes de moins de 65 ans sont en augmentation, avec une accélération depuis 2008. La tranche d’âge entre 45 et 54 ans est la plus touchée car c’est à cette période que les femmes perdent leur protection hormonale avec l’arrivée de la ménopause.
Les symptômes d'une crise cardiaque ne se manifestent pas toujours de la même façon chez un homme et une femme. Souvent méconnus, ces signaux d’alerte sont plus difficiles à identifier et à diagnostiquer chez la femme. Une difficulté qui conduit bien souvent à un retard dans le diagnostic et, par conséquent, dans la prise en charge. Or, lors d’un arrêt cardiaque (complication de l’infarctus du myocarde), chaque minute compte pour augmenter les chances de survie.
Selon la Fédération française de cardiologie, citant une étude américaine, près de la moitié des femmes de moins de 60 ans victimes d’un malaise cardiaque n’ont pas ressenti de symptômes classiques. Quels sont les symptômes classiques d’une crise cardiaque ?
En général, ce sont les hommes qui ressentent les signes les plus caractéristiques d’un infarctus.
Cependant, les femmes en proie à un infarctus peuvent ne pas ressentir ses symptômes d'alerte.
Les signes atypiques les plus fréquents de l’infarctus chez la femme
Lorsqu’il n’y a aucune douleur thoracique, il est plus difficile d’identifier un infarctus. Il est donc primordial de connaître les symptômes dits « atypiques » chez la femme et de savoir les identifier au plus tôt afin d’éviter des conséquences dramatiques. Parmi ces signes d’alerte atypiques, les plus fréquemment observés sont :
Ces signes avant-coureurs peuvent parfois passer inaperçus ou sembler anodins. Pourtant, il ne faut ni les minimiser, ni les sous-estimer. Il est essentiel que vous consultiez dès les premiers signaux : une prise en charge le plus tôt possible permet de prévenir des effets à long terme, voire une issue dramatique en cas de malaise ou d’arrêt cardiaque.
Plusieurs facteurs de risque favorisant l’infarctus du myocarde sont communs aux hommes et aux femmes :
Cependant, certains facteurs sont spécifiques à la femme, notamment les facteurs de risque gynéco-obstétricaux :
Oui. Lors de la période reproductive, les hormones protègent le cœur des femmes. La ménopause arrivée, cette protection disparaît, ce qui augmente le risque de malaise cardiaque. À ce moment de la vie, il est ainsi essentiel de faire un bilan médical pour estimer les facteurs de risque.
Vous êtes victime de douleurs évocatrices d’un infarctus du myocarde ? Ou témoin de symptômes ? Il vous faut immédiatement appeler le 15 ou le 112. Au téléphone, un médecin régulateur évaluera en quelques questions votre état médical ou celui de la victime.
Si le risque d’infarctus du myocarde est confirmé ou en cas de doute, une équipe médicale est envoyée sur place pour une prise en charge en urgence. Si vous êtes avec la victime, restez auprès d’elle en attendant les secours. Si aucun symptôme n’est évocateur d’un infarctus, il vous est recommandé de consulter sans délai votre médecin traitant.
Si vous êtes témoin d’un arrêt cardiaque, il vous faut réagir immédiatement et appeler les secours. Dans l’attente de leur arrivée, commencez un massage cardiaque. Si d'autres personnes sont présentes, demandez-leur si un défibrillateur automatisé externe (DAE) se trouve à proximité et, dans ce cas, d’aller le chercher au plus vite pour procéder à un choc électrique. Le défibrillateur cardiaque est assez simple d’utilisation en suivant les consignes vocales qui vous guident pas à pas.
Dans tous les cas, et même si vous ne savez pas comment exercer ces gestes de réanimation, tentez-les. Comme le rappelle sur son site l’Assurance maladie, le pire est de ne rien faire.
Bon à savoir. Depuis le 1er janvier 2021, tous les établissements recevant du public (ERP) de catégorie 4 (recevant moins de 300 personnes) ont l’obligation de posséder un défibrillateur automatisé externe (DAE).
L'infarctus du myocarde, ou crise cardiaque, est généralement un événement soudain caractérisé par une douleur thoracique intense et brutale. Les symptômes de l'infarctus du myocarde durent plus de 5 minutes et ils ne disparaissent pas avec le repos et/ou en changeant de position. La douleur thoracique lors d'un malaise cardiaque peut durer plusieurs heures.
Cependant, des signes avant-coureurs peuvent apparaître plusieurs jours, voire semaines, avant l'incident chez l'homme comme chez la femme. Ces symptômes incluent une fatigue inhabituelle, un essoufflement, des nausées ou des douleurs diffuses dans la poitrine. Il est crucial de ne pas les ignorer, car ils peuvent précéder un infarctus aigu. Être attentif à ces signes et consulter rapidement un professionnel de santé peut permettre une prise en charge précoce et prévenir des complications graves.
Oui, bien sûr, il est possible de mourir d’un infarctus du myocarde. D’après l’Inserm, en France, on compte en moyenne 80 000 infarctus du myocarde par an (hommes et femmes) dont 10 % des victimes décèdent dans l’heure. Le taux de mortalité à un an est de 15 %.
De plus, l’infarctus peut causer une insuffisance cardiaque ainsi que des troubles du rythme cardiaque qui font courir un risque de mort subite.
Aujourd’hui, les femmes jeunes sont de plus en plus touchées par la crise cardiaque, notamment à cause du tabagisme et de l’obésité combinés à une contraception avec œstrogène. L’infarctus du myocarde tue plus de femmes que le cancer du sein.
Sources :